Parasitisme de couvée et diversion chez le coucou gris

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On connaît tous le coucou gris (Cuculus canorus) et son parasitisme de couvée.

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Il doit faire preuve de discrétion et de stratégie pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire remplacer l’un des œufs d’un nid d’une autre espèce par le sien. Or il apparaît qu’une fois son action effectuée, le coucou émet un cri (rapides kwick-wic-wic) qui semble être tout sauf une manœuvre furtive. En effet le premier réflexe dans une telle situation serait de rester muet, or ce cri attire l’attention de la femelle du nid parasité. Mais la subtilité ici réside dans le fait que le cri ressemble à celui de l’épervier (Accipiter nisus), un oiseau prédateur de l’espèce parasitée par le coucou, notamment de la rousserole effarvatte (Acrocephalus scirpaceus).

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Le coucou fait jouer un des compromis fondamental dans les défenses de l’hôte parasité. La femelle se trouvant dans une situation risquée pour elle-même (l’épervier est aux alentours), elle va être plus alerte concernant sa propre protection que celle de son nid. Elle sera de ce fait moins vigilante aux œufs qui s’y trouvent lors de son retour au nid. Le méfait du coucou a en conséquence plus de chance de passer inaperçu et donc d’avoir un taux de réussite plus important.

York J. E. et Davies N. B., 2017 « Female cuckoo calls misdirect host defences towards the wrong enemy », Nature Ecology & Evolution, 1 : 1520-1525 (https://doi.org/10.1038/s41559-017-0279-3)