Diminution de la population d’abeilles mellifères aux USA

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Le 13e rapport annuel sur l’état des colonies d’abeilles mellifères aux Etats-unis vient de s’achever avec une conclusion dramatique. Les pertes en abeilles n’ont jamais été aussi grandes…

Durant l’hiver 2018-2019 (1 Octobre 2018 au 1 Avril 2019), près de 38% des colonies d’abeilles ont trouvées la mort. C’est 7% de plus que l’année précédente.
Le rapport stipule néanmoins qu’il ne s’agit pas de la pire année (en mortalité totale sur une année) qu’avait connu cette espèce. En effet, l’année 2012-2013 fut tragique avec une perte annuelle de près de 45%, contre “seulement” 30% pour ce qui est de l’hiver. La perte annuelle pour 2018-2019 est estimée à 40%.

En dehors de ces résultats, le nombre estimé de perte acceptable par les apiculteurs ne fait qu’augmenter, il est à plus de 20% pour cette année, alors que nous étions à moins de 15% en 2012-2013. Ce qui est particulièrement préoccupant.
Les apiculteurs affirment pourvoir pallier à ces pertes et reconstituer l’effectif des ruches décimées. Pour cela ils divisent la colonie restante en deux et introduisent de nouvelles reines, toujours est-il que cela a un coût non négligeable. La perte des abeilles mellifères a des conséquences sociétales et économiques importantes.

Il est inquiétant de constater également les pertes continuelles et de plus en plus importantes en hiver des pollinisateurs, ce qui peut avoir de graves conséquences quand à l’avenir de la pollinisation des cultures. On estime une augmentation de 29% de pertes hivernales sur 13 ans.

Les feux et les inondations sont responsables en partie de ces perte annuelles. Cependant la principale menace pour les abeilles mellifères aux Etats-Unis vient de l’acarien Varroa destructor. Ce parasite a fait son apparition en Amérique du Nord dans les années 1970, par l’importation des ruches d’abeilles Apis cerana d’Asie, plus productives. Ces dernière semblent résister aux attaques du parasite mais pas notre abeille domestique.
Les scientifiques pensaient qu’il se nourrissait de l’hémolymphe des abeilles, pourtant une étude récente de S.D. Ramsey et al (2019) a démontré que cet acarien s’attaquait à la masse grasse des abeilles, qui joue un rôle dans la détoxification des pesticides, dans la survie l’hiver, les fonctions immunitaires et d’autres fonctions biologiques vitales aux abeilles. Les abeilles sont alors beaucoup plus vulnérables et meurent. Ajouté à cela que cet acarien s’en prend à tous les stades de développement, que ce soit de la larve à l’adulte en passant par la nymphe.

Acarien sur une nymphe d’abeille mellifère
(c) Wikimedia

Comme partout dans le monde la survie des abeilles est un enjeu majeur pour l’avenir même de l’humanité, avec leur rôle dans la pollinisation.

S. Bruckner et al. 2018–2019 honey bee colony losses in the United States, preliminary results. Publié le 19 juin 2019, par the Bee-informed Partnership.

S.D. Ramsey et alVarroa destructor feeds primarily on honey bee fat body tissue and not hemolymphProceedings of the National Academy of Sciences. Publié le 15 janvier 2019. doi:10.1073/pnas.1818371116.