Une nouvelle référence en France pour la Biodiversité

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Le 1er Janvier 2020 naissait l’Office Français de la Biodiversité, à l’image des bonnes résolutions de nouvelle année et des espoirs portés à l’orée d’une nouvelle décennie, réduire à zéro la perte nette en biodiversité…
Elle fait suite à l’adoption de la loi 2019-773 du 24 juillet 2019 qui lui a conféré sa valeur, sa dénomination et son existence.
Petit tour d’horizon de ce qu’est cette nouvelle référence française pour la biodiversité.

Fusion de l’AFB et l’ONCFS

L’Office Français de la Biodiversité (OFB) est un établissement public placé sous la double tutelle des ministres chargés de l’environnement et de l’agriculture, créé pour protéger et restaurer la biodiversité. Elle regroupe deux anciennes structures, l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
A première vue les objectifs et la culture de ces établissements semblent diverger.
L’ONCFS créé en 1972, dispose d’un budget de 120 millions d’euros pour assurer ses fonctions et objectifs avec quelques 1700 agents. Ils ont également des objectifs directement liés à la chasse comme l’évolution de la pratique de la chasse selon les principes du développement durable et la mise au point de pratiques de gestion des territoires ruraux respectueuses de l’environnement, l’organisation de l’examen et la délivrance du permis de chasser. D’autres objectifs, toujours liés à la pratique de la chasse ont des visées plus naturalistes dirons nous, la surveillance des territoires et la police de l’environnement et de la chasse, des études et des recherches sur la faune sauvage et ses habitats, l’appui technique et le conseil aux administrations, collectivités territoriales, gestionnaires et aménageurs du territoire. Un nombre important de chasseur siège au conseil d’administration et se retrouve également à l’OFB.

A l’inverse l’AFB n’est datée que de trois ans. Elle a été créée au 1er janvier 2017 par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages (loi n° 2016-1087 du 8 août 2016) et ne comptabilise « que 1300 agents » et couvre un large spectre d’objectifs concernant la sauvegarde de la biodiversité et des milieux.
Cependant quelques points de brouillard concernant le consentement de ces deux agences à fusionner laisse planer le doute quand à la bonne volonté de tous les membres, le prix du permis de chasse aurait été revu a la baisse, et la LPO tire toujours le signal d’alarme quand à l’autorisation de chasse de plusieurs espèces d’oiseaux en France, protégées en Europe !
Enfin la double tutelle des ministères de l’agriculture et de l’environnement de l’OFB pose le problème de l’efficacité des mesures qui seront prises, à l’image de cette décision sur les limites d’épandages de pesticides près des habitations, limité entre 10 et 5 m voir 3 m dans le cadre des chartes départementales validées par les préfets de département, et sous réserve d’utilisation de matériel anti-dérive dont la performance a été évaluée par les instituts de recherche….

Trois objectifs pour un interlocuteur unique

La fusion de ces deux structures vise à renforcer la politique de protection et de restauration de la ressource en eau et de la biodiversité.
Les missions de l’OFB sont donc expertises et connaissances, police de l’environnement, appui des politiques publiques, gestion et restauration des espaces protégés.

Trois objectifs :
Simplifier l’organisation en rapprochant les expertises de deux structures, permettant alors de rendre plus accessible les données issues des études.
Coordonner pour renforcer l’efficacité des politiques publiques, en d’autres termes l’union fait la force même en termes de protection de biodiversité ! Un interlocuteur unique afin de consolider les partenariats locaux, en facilitant les échanges.
Renforcer l’action territoriale pour équilibrer le partage de l’usage et des espaces naturels, le respect des règles de protection de l’environnement et le maintien d’un environnement de qualité.
Les pouvoirs des inspecteurs de l’environnement seront renforcés avec l’OFB afin de rendre plus efficace le contrôle des infractions environnementales et leurs sanctions.

Il est de coutume de se méfier de la nouveauté et d’une fusion, qu’elle qu’elle soit. Cependant la préservation de la biodiversité est une priorité de tout gouvernement et renforcer le pouvoir d’un établissement public en terme de protection et de sauvegarde de la biodiversité est une réelle opportunité dans l’urgence dans laquelle notre monde se trouve.
L’investissement du plus grand nombre fera la différence dans notre combat pour préserver au mieux la planète, tant qu’il en est encore temps, comme je l’exposai dans l’article « Maintenant ou jamais pour la Nature et notre Terre« .

Quelques chiffres

L’OFB gère les neuf parcs naturels marins et le sanctuaire de mammifères marins Agoa aux Antilles. Il a en charge des sites Natura 2000 en mer.
Il a aussi une implication (gestion ou co-gestion) dans 27 réserves de faune sauvage, totalisant près de 60 000 hectares d’espaces protégés qui permettent de mener études et expérimentations. Les 11 parcs nationaux sont rattachés à l’Office.
Dans le cadre de son budget pour 2020, l’OFB bénéficie de 423,4 millions d’euros de ressources.
L’Office compte 2800 agents répartis sur le territoire en équipes pluridisciplinaires (inspecteurs de l’environnement, ingénieurs, vétérinaires, techniciens, personnels administratifs, etc.), selon trois modes : local/départemental, régional, national.

Site de l’Office Français de la Biodiversité
https://ofb.gouv.fr/